Depuis toujours, j’ai du mal à établir des contacts avec les
gens “normaux”. Quand je suis dans le trou noir, la tronche à l’envers, avec
l’envie d’engueuler le vent et les oiseaux, je me dis parfois que ce sont des
modèles en série, des ersatz, des brumes floues, sans consistance.
Alors que les bizarres, c’est plus noble. Eux, ce sont des modèles uniques qui
sont nés sans mode d’emploi et en kit et qui ont dû se fabriquer seuls. Alors,
bien sûr, ça donne des constructions très personnelles. Les idées ne sont pas
au bon endroit, ou bien elles sont morcelées ou trop vastes, sans limites. Et
parfois, il manque des pièces. C’est le problème des trucs en kit.
Je suis devenu psychologue et je travaille dans ce Centre. Souvent mon
boulanger me demande si ce n’est pas trop dur de travailler avec “les fous”.
Moi j’ai envie de lui répondre que ce qui est vraiment dur, c’est plutôt ce
genre de dialogue, mais je me tais.
Et je ne peux pas répondre que parmi les Monuments, on peut parfois trouver des
elfes.
Je remercie Laurent Pépin pour m’avoir fait confiance et pour m’avoir partagé son histoire.
D’habitude je fais un petit résumé personnel, mais cette fois-ci, l’exercice est un petit peu trop compliqué pour moi …
Monstrueuse féérie nous entraine dans les méandres de l’esprit d’un psychologue. Ce roman est décrit comme un conte pour adultes teinté de pataphysique, de psychanalyse, de poésie et d’humour noir. Si comme moi vous ignorez ce que peut signifier la pataphysique, en cherchant un peu on trouve comme qu’il s’agit « de décrire les phénomènes du monde sous un regard particulier, en décalage avec la vision traditionnelle. » Et c’est exactement ce qu’on peut observer dans cette nouvelle, on suit à travers les yeux de notre personnage principal ses tourments de l’enfance et les répercussions à l’âge adulte, son travail avec les monuments et sa rencontre avec une elfe.
C’est un texte poétique rempli de folie et qui alterne entre le présent et l’enfance de notre personnage. Les moments où il nous raconte son enfance sont souvent beaucoup plus horribles et dérangeants. Au final on se pose la question de savoir si les choses se sont vraiment déroulées de cette manière ou alors si c’est les problèmes de notre héros qui le fait voir les choses comme ça. Une expérience déroutante voire même un peu terrifiante avec cette lecture. Il est très complexe de parler de ce genre de roman puisque notre perception de l’histoire peut être fort différente d’une personne à l’autre.
Une plume rude et poétique qui nous laisse interpréter les choses à notre façon. Une expérience nouvelle qui nous fait réfléchir.
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